Page 2 - Bulletin septembre 2021
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Point de vue
i l’on fait abstraction de l’utilisation de l’intelli-
Sgence artificielle (de son petit nom IA) par les
économistes et les chargés de communication des
entreprises, il est alors simple de constater que
cette IA est un ensemble bipolaire.
D’un côté l’algorithmique et de l’autre le matériel.
Le software et le hardware. Le premier se fonde, au-
jourd’hui, sur la mise au point d’outils de program-
mation imitant les neurones biologiques pour
analyser des données stockées dans des bases infor-
matiques. Différentes méthodes de programmation
existent depuis les années 1950 qui ont vu naitre
cette IA, puis les années 80 avec les progrès du
e
connexionisme. Au début du XXI siècle les algorithmes se sont affinés et connaissent enfin
aujourd’hui des versions performantes et exploitables dans de nombreux domaines.
Mais c’est surtout grâce à la miniaturisation de plus en plus poussée et aussi à l’augmentation
de la vitesse de fonctionnement des composants numériques que cette IA peut s’imposer au-
jourd’hui dans tous les secteurs de la vie. Miniaturisation et vitesse qui sont allées de pair
avec une diminution de la consommation énergétique de ces composants.
Mais quid de l’impact énergétique de la chaine complète de l’existence de ces produits intel-
ligents : extraction des matériaux, traitement, transport, transformation, recyclage, etc ?
Et si l’on en revient à l’aspect économique associé à la communication des entreprises ne doit-
on pas à un moment donné se poser la question de l’importance de ces nouveaux produits
« intelligents » dans la vie des individus, et la survie de la planète ? Le fer à repasser, ou la pa-
tinette intelligente sont-ils si indispensables que ça au bien-être de l’humanité ?
Du côté de l’enseignement de la technologie, des sciences industrielles, dans la formation des
citoyens et des citoyennes, qu’ils et elles deviennent techniciens ou ingénieurs, boulanger ou
violoniste, écrivain, journaliste ou aide-ménagère, artisan..., ne doit-on pas, avant-toute étude
d’un objet ou d’un système technique, se poser la question de l’apport de son existence dans
le bien-être et le bien vivre général et de son impact sur la biodiversité et le climat ?
Quelles sont aujourd’hui les priorités ? Sont-elles vraiment énoncées clairement dans
tous les programmes de SI (Sciences de l’Ingénieur) ? À quel moment lit-on dans ces pro-
grammes que l’enseignement des méthodes d’analyse de l’impact écologique de toute concep-
tion, fabrication, distribution et recyclage d’un produit doit faire l’objet d’un chapitre à part
entière avec un nombre d’heures défini, et des connaissances et compétences jugées aux exa-
mens et aux concours ? Pourquoi ne trouve-t-on pas dans ces programmes autant de lignes
pour définir l’analyse de ces impacts que pour la programmation, l’étude des systèmes asser-
vis, ou des liaisons mécaniques ? Ces questions, des ingénieurs se la posent, et de plus en plus
d’élèves aussi. Alors à quand les professeurs dans leur enseignement ?
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