Page 4 - Bulletin janvier 2022
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Q ue pouvait-on faire en 1983 avec un bac F1 de mécanique ?
Au début des années 1970 les baccalauréats technologiques étaient divisés en trois séries. La série F re-
groupait ce qui pouvait alors symboliquement se rattacher au secteur de la fabrication industrielle, alors
que la série G s’occupait des enseignement administratifs et commerciaux et la série H des techniques in-
formatiques.
La série F était elle même divisée en 12 baccalauréats de “spécialités” : F1 pour la construction méca-
nique, F2 pour l’électronique, F3 pour l’électrotechnique, etc. Une très grande majorité des élèves pouvait
continuer vers des formations à bac+2 : les BTS des lycées techniques et les DUT des IUT.
En 1977, une filière préparatoire aux concours des grandes écoles scientifiques (TA devenue TSI en 1992)
est ouverte et réservée aux élèves titulaires d’un baccalauréats de la série F, et surtout fréquentée par
ceux issus des baccalauréats F1, F2, F3 plus en coïncidence avec la poursuite des études dans les grandes
écoles scientifiques.
Les élèves à l’aise dans les matières scientifiques s’orientant plutôt vers les spécalités F2 et F3, ces deux
baccalauréats constituaient le principal vivier de recrutement des Sup et des Spé TA.
Malgré tout de nombreux élèves de la filière F1 y ont connu une belle réussite.
Ça a été le cas de Philippe Jakubowski, entré en Maths Sup TA au lycée Jean Perrin de St-Ouen-l’Aumône
en 1983, qui a accepté de nous raconter brièvement son parcours scolaire puis professionnel afin de mon-
trer d’une part que l’on peut être un très bon technicien et un excellent ingénieur, et d’autre part que les
connaissances et les compétences acquises tout au long de sa scolarité de “technicien-ingénieur” l’ont
beaucoup servi tout au long de sa carrière.
Que faire avec mon b
“Depuis mon enfance, les “machins techniques” m’intéressaient. J’accompagnais mon père électricien sur ses
chantiers et ai ainsi pu découvrir divers métiers. Bien que doué en maths et en physique, je me suis orienté vers
un cursus technique à l’issue du collège. Voulant faire de l’automatisme, j’ai opté pour un bac F1 de mécanique gé-
nérale qui était alors la voie conseillée pour un BTS d’automatisme. A l’occasion d’un job d’été dans un centre in-
formatique, j’ai pu constater que Monsieur l’Ingénieur Système avait un super boulot : Outre une secrétaire belle
comme Olivia Newton John dans ses films des 80s, il avait un super salaire et surtout n’intervenait que lors des
pannes pour réparer. Bref un job de rêve. Dès lors je me suis dit qu’il fallait que j’aille dans cette voie. Le bac F1
obtenu, je suis donc allé en prépa et en 5/2, j’ai intégré (Centrale) Supélec qui était déjà dans le top 10 des écoles
d’ingénieurs.
En prépa après un bac technique, les matières technologiques ont été approfondies ce qui m’a permis de dévelop-
per mes connaissances et ma capacité à appréhender divers domaines techniques. Comme toute prépa, les maths
ont été poussées pour développer nos facultés d’abstraction, de même que pour la physique ce qui m’a permis de
comprendre les fondements de la technique. Cet enseignement à la fois pratique et théorique m’a permis d’explo-
rer toutes sortes de domaines techniques mais pas que comme le montre la carrière que j’ai menée.
Mon cursus pédagogique m’a ouvert à l’international. En sortant de l’école, je devais faire un service national et
mon diplôme d’ingénieur m’a permis d’accéder à la coopération (VIE de l’époque). J’ai ainsi passé 2 ans en Asie
(Bangkok et Singapoure) où j’étais responsable technique d’un opérateur de réseau Télécom en devenir. Malgré
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