Page 4 - Bulletin mars 2021
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ous êtes mathématicien, des dizaines de revues vous sont consacrées, à tous les niveaux, du
Vprimaire aux grandes écoles et universités, vous êtes physicien, même chose, vous êtes,
comment dire ? technicien, technologue, combien de publications ?
Dans le monde réel, celui de la vie de tous les jours, à quoi vous heurtez-vous dans votre vie pro-
fessionnelle ou sociale ? À des mathématiques pures, à de la physique, ou plus souvent à des sys-
tèmes techniques plus ou moins complexes ?
Dans ce monde de la vie courante, qu’elle soit professionnelle ou sociale, nous avons plus besoin
de comprendre et de gérer le fonctionnement des objets que de faire des mathématiques ou de
la physique pures. Et pourtant au départ, ces deux sciences ont leur utilité, mais il y a un passage
obligé entre l’étude théorique de création de l’objet ou du système, puis de sa fabrication, et
enfin de son utilisation. Tout ceci étant d’ailleurs l’objet des nouveaux programmes de SI dans
lesquels l’innovation a sa part.
Ce qui manque peut être un peu dans cette succession de tâches qui vont de l’idée à sa réalisa-
tion puis sa consommation, son utilisation, son recyclage, est l’aspect, presque prioritaire dans
une entreprise, de la faisabilité financière, économique et des choix qui vont en découler au ni-
veau de la fabrication.
Quel enseignement se charge d’expliquer aux élèves et aux étudiants qu’il y a un lien étroit, à un
moment donné de la création d’un objet ou système technique, entre tous les aspects théo-
Maths-Physique-SI ... e
riques, qu’ils soient issus des mathématiques, de la physique ou de la conception technique, et la
faisabilité économique ? Il ne s’agit pas là d’un enseignement de l’économie au sens large, mais
de l’économie au sens plus étroit de l’entreprise qui va fabriquer et espère-t-elle, vendre pour être
pérenne.
Prenons un exemple. Dans le courant des années 70 apparaissait dans l’industrie automobile
l’allumage électronique, rendu possible par l’évolution technique des performances des semi-
conducteurs de puissance.
Au moment du choix du transistor de puissance devant couper puis rétablir le courant dans les
bougies, l’ingénieur fait appel à toutes ses connaissances en mathématiques et en physique,
ainsi qu’en génie électrique, pour dimensionner ce composant, en prenant la marge de sécurité
qui lui permettra de garantir une fabrication sur plusieurs années, malgré les aléas de tout véhi-
cule à combustion.
Une fois dimensionné, il étudie les devis des fabricants, Motorola, Philips, Thomson, ... et fait son
choix. Jusqu’au moment où, par le plus grand des hasards, il apprend qu’un transistor beaucoup
plus performant, supportant des courants de pointe dix fois supérieurs à celui qui est nécessaire,
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