Page 9 - Bulletin mars 2021
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mélange !!! Ce qui suppose : (1) des prélèvements sur tout le monde (????) et (2) des techni-
ciens pour réaliser les milliers de mélanges. Je ne vois pas la faisabilité de la chose !!
Essayons maintenant de répondre à la seconde question : étude de la séroprévalence par
échantillonnage et mélanges. A priori la question est plus simple puisqu'il est généralement
admis que si la séroprévalence (pourcentage de porteurs d'anticorps dans une population)
atteint 60% dans une population, la circulation virale s'arrête. On va supposer dans le raison-
nement qu'il n'y a pas de variant (c'est déjà une supposition un peu hasardeuse !!!) et on va
aussi supposer que tous les individus sensibilisés font des anticorps (deuxième supposition
hasardeuse car selon des informations très fiables un pourcentage non négligeable de per-
sonnes sensibilisées (voire malades symptomatiques) n'auraient pas d'anticorps seulement
quelques mois après la fin des symptômes cliniques. Mais admettons ces deux points. On sait
qu'aujourd'hui environ 10% de la population est séropositive. Evidemment ce pourcentage
varie selon les régions. Il est peut-être de 4-5% ici et de 15-20% là. Mais ceci veut dire qu'en
choisissant un échantillon de quelques milliers d'individus dans n'importe quel département,
on pourra répondre avec une précision acceptable à la question de la séroprévalence. Quand
on aura cette information, qu'aura-t-on de plus que ce qu'on sait déjà ??? À mon avis RIEN !!! Il
pourrait être intéressant d'avoir cette information de séroprévalence pour répondre à la ques-
tion "dans combien de temps atteindra-t-on le seuil de 60% dans la population". A-t-on be-
soin de faire des mélanges pour savoir cela ? Sachant qu'on a mis 1 an pour atteindre 10%, il
faudra donc 6 ans pour atteindre 60%. Peut-être un peu moins si on vaccine correctement (ce
qui ne parait pas très bien parti). Qu’on fasse des mélanges ou qu'on n’en fasse pas, cela ne
change rien au problème à savoir que la SEULE chance de se libérer de ce SARS-CoV-2 est de
se vacciner en masse en espérant que les nouveaux variants ne viennent pas modifier la confi-
guration spatiale de la protéine Spike. Car si cela arrivait, cela voudrait dire que l'immunité
vaccinale serait soit sérieusement soit même totalement annulée.
En conclusion donc l'exercice mathéma-
tique est intéressant, mais d'un point de
vue pratique pour comprendre l'évolu-
tion et la maladie et pour définir les
conditions de la gestion de cette mala-
die, je n'en vois strictement pas l'utilité.»
Donc toute théorie, aussi intéres-
sante soit-elle sur le plan intellec-
tuel, n’aboutira à une création
réelle, que si son aspect concret,
technique et économique le per-
met. C’est pourquoi il est impor-
tant de remettre les pieds sur
terre.
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